(Bla bla long ! ! !)

Bonjour à chacun, chacune,


2ans complets pour décrypter Cantoin et ses paroisses sauf Chanies « territoire bien gardé d’Alain » (je plaisante) et aujourd’hui donc pour vous un relevé de plus de 10000 actes BMS et NMD, j’ai sauté quelques décès non filiatifs dans le BMS, c’était au début, je confesse… mais je promets de compléter dans l’avenir. Des erreurs sans doute, malgré ma vigilance mais parfois la fatigue, la pensée qui échappe ….. mais je remercie Alain qui m’a beaucoup encouragée, a précisé ou corrigé un grand nombre de lignes dans le fichier des mariages, il est tout aussi passionné par l’histoire de Cantoin que moi.


Alors il y a des moments où cela peut paraître un travail vraiment fastidieux mais il y a beaucoup d’émotion à deviner les vies de cette mini-société à travers ses grands moments, naissances, mariages, décès, de chacun des membres, parfois je me réjouis pour telle naissance, tel mariage, imaginant le bonheur des intéressés et l’entourage familial proche mais en fin de compte, c’est un peu mon imagination qui est trop « fertile », on ne saura jamais si cela a été des moments joyeux ou des moments douloureux de leur vie. Je me sens un peu triste lorsque les décès se succèdent dans la même famille, les enfants, nourrissons et grands enfants, la marque d’une épidémie redoutable, il n’y avait pas les antibiotiques et tout notre arsenal thérapeutique d’aujourd’hui , ensuite, les jeunes mères mourant en couches, comment ces familles se devaient de dépasser ces malheurs, les décès accidentels touchant les hommes jeunes dans la force de l’age, laissant des veuves, des enfants, était-ce des accidents dans leur travail, avec le bétail, ou leur condition de « domestique » peut-être précaire, il n’y avait pas autant de mesures de sécurité du travail, qu’aujourd’hui, était-ce à la suite de bagarre, on pouvait connaître parfois de fortes tensions dans les villages entre les familles, « gueguerre » de l’eau des ruisselets ou « regos » que l’on détourne pour irriguer son « prat » ou sa « devese » selon des codes convenus et bien précis, « gueguerre » à l’abreuvoir l’hiver avec son cheptel, l’ordre de passage aussi etait convenu au niveau du village, certains avaient la chance de faire boire ses vaches dans l’eau claire et les mêmes derniers se contentaient du fond de l’auge, si la fontaine avait un débit réduit….conflits pour acquérir de nouvelles parcelles, ou pour favoriser un mariage qui agrandit la ferme…on peut deviner tant et tant d’autres raisons, bagarre pour sauver « l’honneur »…c’était important, chacun avait à cœur de ne pas montrer ses faiblesses.

Il y a beaucoup de femmes qui meurent veuves, c’est encore vrai aujourd’hui, certaines se remariaient très vite après le veuvage, c’était peut-être une question de survie pour la marche de la ferme…, ou peut-être étaient-elles libérées d’un époux imposé qu’elles avaient du supporter et faire enfin un mariage d’inclination ? Je trouve parfois des hommes âgés ou non qui décèdent peu de temps après leur épouse, est-ce à dire que sans les soins de leur épouse, ils ne pouvaient survivre ?.

Il est fréquent de trouver des décès de personnes à l’âge de 80ans , cela semble un chiffre magique plus que le réel décompte des années de vie, comme si quand on meurt « vieux » on a 80ans. Mais que l’on ne s’y trompe pas, lors des mariages, j’ai souvent remarqué la mention des parents des mariés « défunts » signe que l’espérance de vie ne dépassait pas beaucoup 50ans.


Il y a aussi tous les enfants naturels et leur mères, décès fréquents de ces enfants qui avaient des conditions bien précaires et qui connaissaient la misère dans tous les sens du terme, économique, sociale et culturelle, qu’elle avait été la vie de ces femmes souvent jeunes mais pas toujours, amour déçue, abandon, amour contrarié, abusée, sacrifiée à quelque droit de cuissage, que faisait-elle après « cet honneur perdu »…mais peut-être aussi pour certaines, intrigue « mal contrôlée » et peut-être « féministe » avant l’heure…et assumant pleinement leur choix.

Je suis d’acte en acte les témoins qui sont souvent les mêmes hommes, sans doute personne référente de cette société, de l’émotion aussi quand on voit la progression et l’alphabétisation des personnes, au départ la mention « ne sait signer » et puis un jour « signe » d’une main hésitante leur nom à la manière d’un enfant, mais il avait appris !…j’imagine que c’était une étape pour cet homme, il pouvait enfin signer les actes comme les notables…signe de réussite sociale…


J’admire ensuite les signatures un peu prétentieuses surtout des hommes qui ajoutent nombres boucles savantes à leur signature, signe d’une position bien assise, de leur instruction surtout s’ils sont simples agriculteurs mais propriétaire, les graphologues nous en diraient plus sur les caractères révélés dans ces signatures. Je note aussi le moment où les hommes signent les actes qui les concernent alors qu’il faut attendre nombre d’années avant que les épouses signent leur acte de mariage et encore plus pour que ce soit les mères des époux qui signent, sans doute même, ce seront seulement celles qui signent à leur acte de mariage qui vont signer au mariage de leurs enfants. L’instruction des filles n’a pas été une priorité pendant longtemps hormis l’apprentissage des tâches d’entretien de leur maison, les travaux des champs ou du potager, les soins aux volailles de la basse cour, et les soins aux enfants. Ces derniers devaient « grandir » très vite, leur vie innocente d’enfant se terminait tôt, ils connaissaient les réalités de la vie, étaient affectés aux tâches de surveillance des troupeaux, éviter les mélanges entre les troupeaux, éviter les batailles ou guider les bœufs pour le chargement des chars pendant la fenaison…

Les vaches qui sont devenues aujourd'hui selon les mots techniques : des bovins-lait ou des bovins-viande portaient des noms, il y avait Muscade, Pastoure,ou Prince, Marquize, Comtesse, ou Baroune, Batailhe, Capitaine qui était en tête du troupeau ...Fiere ou Girounde...


Les sobriquets de Cantoin, j’adore, donc je les relève chaque fois que je peux, beaucoup me sont familiers car mon grand père les récitait à plus de 90ans aussi bien que les départements, les préfectures et les sous-préfectures….Je le remercie car c’est lui qui m’a transmis ce virus ou ce gène, c’est peut-être codé génétiquement….en tout cas cette passion pour la généalogie. Il n’a cessé de transmettre ce qu’il avait connu «tous les changements pendant sa longue existence » 1895-1988, son journal de guerre, et celui de son frère, presque 20ans après, il me semble l’entendre encore. Il écrivait la vie du pays au début du siècle, des pleins cahiers et les recopiait pour chaque branche de ses enfants ou neveux. La transmission de cette histoire lui était capitale, aujourd’hui la plupart de ces écrits est sur le site www.poulhes.net, accessible des quatre coins de la planète, j’espère qu’il en retire beaucoup de satisfaction s’il peut l’apercevoir du « paradis ».


La lecture des registres permet aussi de suivre les migrations, vers l'Espagne, les sieurs de long et surtout vers Paris, où ils deviennent porteurs d'eau avec leurs seuls bras, puis si les affaires sont bonnes, certains peuvent évoluer s'équiper d'un chariot pour livrer l'eau, voire même un cheval pour tirer de plus grands volumes, pour livrer des bains dans les familles bourgeoises...Ils étaient organisés en corporation et exerçaient un monopole sur les fontaines de la capitale la disponibilité d'eau dans Paris , à cette période est très limitée de l'ordre de 5 à 10litres d'eau par parisien .Plu tard, avec les grands travaux qui voient la construction des canaux, la captation des sources, la création de conduites d'eau qui amène l'eau au pied de chaque immeuble, le métier va disparaitre et nos ancêtres vont devenir marchand de bois et charbon, marchand de vin, ce seront les "bougnats"....je reviens aux registres. Beaucoup des "émigrants" de Cantoin sont mentionnés avec ces métiers, mais ils reviennent au pays prendre femme dans le village, la commune ou la commune voisine, alors quand une naissance s'annonce, souvent le premier enfant nait au pays chez les grands parents maternels. Les enfants sont élevés par les grands parents, ou des oncles et tantes, parfois des familles hors de la parenté, mais on constate une mortalité élevé de ces enfants, étaient -ils plus vulnérables, loins de leurs parents, moins protégés que les propres enfants du couple, devaient assumer un travail trop dur pour leur âge...on peut penser à de nombreuses causes qui mettaient en danger ces enfants et les emportait.


J’ai grandi et vécu dans ce village 20ans et après comme dans la chanson de Jean Ferrat, j’ai quitté le pays et c’est sans doute parce que je suis loin que j’y suis très attachée, j’ai la chance d’y revenir souvent pour des semaines entières, je re-découvre des hameaux et des familles de ces paroisses différemment.


Je souhaite que beaucoup de membres de la liste et de nouveaux passionnés de généalogie, trouvent dans mes relevés la trace des leurs. Qu’ils puisent donc, j’ai moi-même beaucoup puisé dans les relevés de tous les décrypteurs du nord Aveyron, un grand merci à Pascal, tous les Georges, Josette, Alain, Jean Marie, Francis, Joëlle et pardon pour ceux que j’ai oublié….les relevés ont été une aide fantastique pour construire mon arbre, celui de mes oncles et tantes, les « alliés » de la famille, mes voisins du pays dont une personne de plus de 85ans, aujourd’hui bien immobilisée dans son fauteuil, tous très émus quand je leur ai « montré » autant de noms de leurs ancêtres, réactivant ainsi tant de souvenirs dans leur mémoire, de ce qu’on leur avait transmis par la tradition orale des anciens de la famille et se confondant en mille remerciements. Après avoir puisé dans les relevés, lisez les actes originaux et photos d’acte qui vous apprendront encore beaucoup plus, et surtout mettez -vous aussi à décrypter, il y a encore beaucoup à faire et je vous assure il y a du plaisir à décrypter et un enrichissement.


J’ai voulu partager ces réflexions avec vous qui avez lu jusque là…après ce travail de 2ans, pardon si je vous ai ennuyé. Bonne continuation et beaucoup de patience pour la lecture des bien mystérieux BMS et j’espère plus tard, les contrats de mariages, les testaments…

On peut trouver des ancêtres dans les relevés d'actes sur le Nord
Aveyron sur le site www.sinegre.com base de données de l’Aveyron- Cantal- Lozère
+voir les liens sur le site sinegre.com
ou bien sur :
-la base aveyron http://baseaveyron.free.fr/
-la base de geneaubrac http://geneaubrac.free.fr/
-la base de données de : www.genealogie-rouergue.org/
-la base carladez : http://site.voila.fr/carladez

Coté généalogie, nous faisons une expo de genealogie à la salle de l'ecole de
Cantoin du 12 au 18 aout (15h30 à 18h30) surtout pour les personnes qui ont des
ancetres sur la Commune avant 1900 , j'ai décrypté 13000 actes naissance mariage
et deces sur Cantoin de 1700 à 1900, mais il y aura aussi des infos generales
alors si vous avez l'opportunité, vous pouvez y faire un saut...

Christiane Poulhès



erales
alors si vous avez l'opportunité, vous pouvez y faire un saut...

Christiane Poulhès